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11 août 2015 2 11 /08 /août /2015 12:06
Le trentain grégorien

LE TRENTAIN GREGORIEN

TRENTAIN signifie une série de trente. Faire célébrer un trentain grégorien pour le repos de l'âme d'un défunt «consiste à demander à un prêtre de dire une messe chaque jour pendant trente jours sans interruption pour l'âme dudit défunt. »

Le trentain grégorien a été instauré par le pape (64°) St Grégoire le Grand, pape de 590 à 604. A cette époque, la messe était dite en latin, le prêtre tourné vers le tabernacle, c'est-à-dire vers Notre Seigneur Jésus-Christ, - Jésus étant réellement présent dans l'hostie qui se trouve dans le ciboire renfermé dans le tabernacle. Pour respecter la tradition et la validité, il est indispensable que les messes soient dites selon le rite de St Pie V, en application de la bulle QUO PRIMUM. Pour mémoire, rappelons que Vatican II et le pape n'ont pas interdit la messe en latin.

Nous empruntons l'exposé sur le trentain grégorien à une mince brochure parue en 1902 à la Chapelle-MONTLIGEON, et munie de l'imprimatur de Mgr Claude, évêque de Sées dans l'Orne.

1) En quoi consiste la pratique des messes grégoriennes ?

Elle consiste à faire célébrer trente messes (une chaque jour durant trente jours) pour une âme du purgatoire.

2) Quelle est l'origine de cette dévotion ?

Elle a été, sinon instituée, du moins propagée par le pape St Grégoire le Grand. Voici en quelle occasion que le saint pape rapporte lui-même dans son livre "Dialogues" :

Un moine de son monastère, nommé Justus, exerçait la médecine avec la permission de ses supérieurs. Il en avait profité pour recevoir en cachette trois écus d'or. C'était une faute grave contre le vœu de pauvreté religieuse. Mais touché par les remontrances de son frère Copiosus à qui il avait avoué sa faute, humilié par la peine salutaire de l'excommunication qui avait été prononcé contre lui, il mourut dans de vrais sentiments de repentir.

Cependant St Grégoire, voulant inspirer à tous les frères une juste horreur du crime de propriété chez un religieux, ne leva pas pour cela l'excommunication. Justus fut donc enterré à l'écart, dans l'endroit où l'on déposait les immondices, et les écus furent jetés dans la fosse, pendant que les religieux répétaient la parole de St Pierre à Simon le Magicien (Actes 8, 20) : « Maudit sois-tu avec ton argent !.Que ton argent périsse avec toi ! »

Mais quelques instants plus tard, le saint abbé, se sentant touché de compassion, fit appeler l'économe Pretiosus et lui dit :

" Il y a longtemps que notre frère défunt est torturé dans les flammes du Purgatoire. Nous devons par charité, nous efforcer de l'en délivrer. Allez donc, et à partir d'aujourd'hui, offrez pour lui le Sacrifice pendant trente jours. N'en laissez aucun sans que l'hostie de propitiation soit immolée pour sa délivrance.

L'économe se mit aussitôt en devoir d'obéir, mais occupé à mille autres soins, il ne songeait pas, non plus que l'abbé à compter les jours. Une nuit, le défunt apparut à son frère Copiosus : " Eh ! quoi ! C'est vous ! Comment vous trouvez-vous à cette heure ! " -" Jusqu'à présent, j'étais très mal, répondit l'apparition, mais maintenant, je suis heureux, car aujourd'hui même, je suis dans la société des élus.'

On compta les jours qui s'étaient écoulés depuis que l'on avait commencé d'offrir pour lui le divin sacrifice de la messe , et l'on reconnut que ce jour était précisément le trentième. Ce miracle devait encourager les fidèles à faire pour les défunts ce que St Grégoire avait fait pour le moine Justus. Les bénédictins donnèrent l'exemple encore suivi à ce jour.

3) Cette dévotion est-elle approuvée par l'Eglise ?

La Sacrée Congrégation des Indulgences, interrogée à ce sujet, a répondu le 15 Mars 1184 : que la confiance des fidèles regardant la célébration des trente messes dites grégoriennes, comme spécialement efficaces, grâce à l'acceptation qu'en daigne en faire la divine Bonté, pour la délivrance d'une âme du Purgatoire, est pieuse et raisonnable, et que l'usage de célébrer ces messes est approuvée par l'Eglise.

4) Quelles sont les conditions requises pour profiter du privilège des messes grégoriennes ?

a) Les trente messes doivent être célébrées pour une seule âme du Purgatoire. L'efficacité particulière de ces messes n'existerait pas si elles étaient offertes pour des personnes vivantes

b) Les messes doivent être célébrées pendant trente jours consécutifs.

5) Est-il préférable de faire dire des messes pour soi-même ou pour autrui avant ou après sa mort ?

Benoît XV a répondu à cette question par un bref du 31 mai 1921: " Les fruits du sacrifice de la messe sont d'une plus grande efficacité pendant la vie qu'après la mort, parce que l'application qui en est faite aux vivants bien intentionnés est plus directe, plus certaine, plus abondante. En conséquence, la messe, avec la vertu de nous assurer la grâce de la pénitence, a encore celle de nous offrir dès cette vie, le moyen efficace d'apaiser la justice divine, d'acquitter entièrement ou du moins, d'abréger considérablement l'expiation des peines réservées au feu du Purgatoire.

" Un trop grand nombre d'hommes, oublieux ou ingrats, négligent malheureusement de faire célébrer le Saint sacrifice de Messe pour le repos des personnes qui leur furent les plus chères ; mais un bien plus grand nombre encore, au grave préjudice de leurs intérêts spirituels (mais aussi matériels), ignorent que ce sacrifice leur serait d'un plus grand profit si, de leur vivant, ils le faisaient offrir pour eux ou leurs proches, - au lieu de laisser à leurs proches ou amis le soin de le faire célébrer pour le soulagement de leur âme après la mort. '

Pensées du St Curé d'Ars sur la Sainte Messe (Sacrifice non sanglant du Christ sur l'autel) : " Toutes les bonnes oeuvres réunies n'équivalent pas au saint Sacrifice de la Messe, parce qu'elles sont les oeuvres des hommes et la Messe est l'oeuvre de Dieu."- Aucune dévotion, aucune pratique de piété, ne peut se comparer, même de très loin, au Saint sacrifice de la Messe institué et voulu par Notre Seigneur Jésus-Christ, auquel, chaque dimanche et fête d'obligation, il y a pour le chrétien, une obligation grave d'assister.

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4 août 2015 2 04 /08 /août /2015 18:06
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2 août 2015 7 02 /08 /août /2015 15:19
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2 août 2015 7 02 /08 /août /2015 15:18
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1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 15:51

Signe de croix et eau bénite.

Témoignage de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

« Après avoir signalé quelques troubles intérieurs et secrets qui me venaient du démon, je veux en rapporter d’autres dont j’étais assaillie presque en public, et où l’action de cet esprit des ténèbres était visible.

Je me trouvais un jour dans un oratoire, lorsqu’il (le démon) m’apparut à mon côté gauche sous une forme affreuse. Pendant qu’il me parlait, je remarquais particulièrement sa bouche : elle était horrible. De son corps sortait une grande flamme, claire et sans mélange d’ombre. Il me dit d’une voix effrayante que je m’étais échappée de ses mains mais qu’il saurait bien me ressaisir.

Ma crainte fut grande. Je fis, comme je pus le SIGNE DE LA CROIX. Il disparut, mais il revint aussitôt.

Mis en fuite par un nouveau Signe de Croix, il ne tarda pas à reparaître. Je ne savais que faire. Enfin, je jetai de l’eau bénite du côté où il était et il ne revint plus.

Un autre jour, il me tourmenta durant cinq heures par des douleurs si terribles et par un trouble d’esprit et de corps si affreux, que je croyais ne plus pouvoir longtemps résister.

Il plut au Seigneur de me faire voir qu’il venait du démon ; car j’aperçus près de moi un petit nègre d’une figure horrible, qui grinçait des dents, désespéré d’essuyer une perte où il croyait trouver un gain. Je n’osais demander de l’eau bénite de peur d’effrayer mes compagnes et de leur faire connaître d’où cela venait.

Je l’ai éprouvé bien des fois, RIEN n’égale le POUVOIR DE L’EAU BENITE pour chasser les démons et les empêcher de revenir. Ils fuient aussi à l’aspect de la Croix, mais ils reviennent.

La vertu de cette eau doit donc être bien grande ! Pour moi, je goûte une consolation toute particulière et fort sensible lorsque j’en prends.

D’ordinaire elle me fait sentir comme un renouvellement de mon être que je ne saurais décrire et un plaisir intérieur qui fortifie toute mon âme.

Ce n’est pas une illusion, je l’ai éprouvé un grand nombre de fois et j’y ai fait une attention fort sérieuse. Je compare volontiers une impression si agréable à ce rafraîchissement qu’éprouve dans toute sa personne celui qui, excédé de chaleur et de soif, boit un verre d’eau froide.

Je considère à ce sujet quel caractère de grandeur l’Eglise imprime à tout ce qu’elle établit. Je tressaille en voyant la force mystérieuse que ses paroles communiquent à l’eau et l’étonnante différence qui existe entre celle qui est bénite et celle qui ne l’est pas.»

Reprenant l’histoire de l’apparition satanique, la Sainte ajoute : « Enfin, ayant demandé de l’eau bénite, j’en jetai du côté où était l’Esprit des Ténèbres, et à l’instant il s’en alla. Tout mon mal me quitta comme si on me l’avait enlevé avec la main.

Je restai néanmoins toute brisée et comme rouée de coups de bâton. Une leçon bien utile venait de m’être donnée : je pouvais me former une idée de l’empire tyrannique exercé par le démon sur ceux qui sont à lui, puisqu’il peut, quand Dieu le lui permet, torturer à un tel excès une âme et un corps qui ne lui appartiennent pas.

Il y a peu de temps, je me vis attaquée avec la même furie ; mais le tourment ne fut pas si long ; J’étais seule, je pris de l’eau bénite et à peine en avais-je jetée que le tentateur disparut ; à l’instant même, entrèrent deux religieuses dignes de foi et qui n’auraient pas voulu pour rien au monde dire un mensonge.

Elles sentirent une odeur très mauvaise comme du souffre. Pour moi, je ne le sentis pas, mais d’après leur témoignage, elle dura assez longtemps pour avoir tout le loisir de s’en apercevoir.»

Nous venons de lire la puissance de l’Eau Bénite.

Que cela nous incite à en avoir toujours dans notre maison, mais ce serait en vain si nous n’en faisions qu’un usage insignifiant.

Mettons-la au chevet de notre lit pour faire sur lui, tous les soirs, le Signe de la Croix avec l’Eau Bénite.

Trouvons-là à notre portée, dans notre demeure, pour faire le Signe Sacré avec elle le plus souvent possible. Et ne négligeons plus les moyens de sanctification si puissants que la Miséricorde Divine met à notre disposition pour nous aider à gagner le Ciel

Où trouver de la « vraie » eau bénite : http://laportelatine.org/district/lieux/lieux.php

Mèl. de contact : notre-dame.cana@orange.fr

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28 juillet 2015 2 28 /07 /juillet /2015 19:28

https://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/mahomet_et_les_femmes.asp

Anne-Marie Delcambre

Docteur d'Etat en droit, docteur en civilisation islamique Islamologue et professeur d'arabe

La tradition musulmane, grâce à la plume d'habiles historiens – souvent des convertis persans du VIIIe siècle – a fait de Mahomet un mythe, une sorte de surhomme, le modèle insurpassable de la virilité. Ainsi seront rapportés et répétés avec orgueil les propos du hadîth : « Le Prophète faisait une tournée conjugale auprès de ses épouses dans le seul temps d'une nuit et de la journée suivante, alors qu'elles étaient au nombre de onze. » « Il avait la force de trente hommes », dit un autre hadîth. Anne-Marie Delcambre, docteur en droit et en civilisation islamique, nous conte avec un talent digne de Shéhérazade les mille aventures du Prophète, tout en analysant, avec sa rigueur de juriste, les sourates du Coran qui évoquent la position de la femme musulmane et les dures réalités de la polygamie.

Mahomet à Médine, un Prophète polygame

Mais il s'agit là, entre 622 et 632, du Mahomet de Médine, un Prophète devenu abondamment polygame, puisqu'il épousa treize femmes. Il ne consomma pas le mariage avec deux d'entre elles, dont Asma, parce qu'elle était lépreuse. À sa mort, Mahomet laissa neuf épouses.

Sawda était une veuve de cinquante ans, sans attraits.

Dès 619, Abû Bakr lui avait donné en mariage sa fille Aïcha, alors âgée de six ou sept ans. Le Prophète consommera le mariage plus tard à Médine, quand la fillette, la « petite blondine », aura neuf ou dix ans.

Hafsa, la fille d'Omar, était une veuve de vingt-deux ans sans beauté mais qui savait lire et que son père avait eu du mal à marier.

Zaynab, l'épouse de Zayd, son esclave chrétien affranchi devenu son fils adoptif, fut à l'origine d'un véritable coup de foudre du Prophète.

Umm Salamah, fille d'Abû Umayya, était une belle aristocrate, cultivée et mère de plusieurs enfants.

Juwayriyya, quant à elle, avait été capturée au cours de la razzia contre les Banû al Mustaliq. Ibn Ishâq rapporte : « Quand l'envoyé d'Allah distribua les captives, Juwayriyya tomba dans le lot de Thâbit ; elle se racheta par un pécule. C'était une très jolie femme, très séduisante. Elle alla vers l'envoyé d'Allah pour qu'il l'aide à payer son pécule. Aïcha dit : "Dès que je l'ai vue, je l'ai haïe. J'ai vu que l'envoyé d'Allah verrait d'elle ce que j'ai vu." Lorsqu'il la vit, Mahomet dit : "Je payerai ton pécule et je t'épouserai." Il fit plus puisqu'il accorda la liberté à tous ses parents. »

Safiyya, une juive de Khaybar, est, elle aussi, une prise de guerre. Mahomet la prit comme épouse après avoir fait torturer et tuer son mari Kinânah et consomma le mariage sans avoir la patience d'attendre d'être revenu à Médine.

Umm Habiba, fille d'Abû Sufyân, le chef de La Mecque, et veuve d'un mari alcoolique qui avait abjuré l'islam pour embrasser, en Abyssinie, le christianisme ainsi que Maymunah, également une veuve, la sœur de la femme de son oncle Abbas, illustrent les mariages politiques du Prophète pour reconquérir La Mecque.

À ce nombre de femmes il faut ajouter deux concubines, Rayhana, une juive choisie comme esclave à la suite du carnage de la tribu juive des Banû Qu-rayza et Maria, une esclave chrétienne envoyée d'Égypte par le « grand chef des Coptes » comme cadeau au Prophète.

Aïcha, l'épouse préférée

Pour la tradition, Aïcha était l'épouse préférée de Mahomet. Beaucoup de ses propos énoncent avec une certaine naïveté les privilèges que le Prophète s'octroyait par rapport au commun des musulmans. C'est elle qui a rapporté : « Le Prophète embrassait et touchait ses femmes alors qu'il jeûnait mais il était plus maître que vous de son membre viril. » D'elle aussi provient ce hadîth : « Le Prophète s'appuyait sur mon giron, bien que j'eusse mes règles et ensuite il récitait le Coran. Je démêlais les cheveux de l'Envoyé de Dieu, bien que j'eusse mes règles. » Il est vrai que celle qui est considérée par les musulmans comme la plus célèbre des « mères des croyants » aimait rappeler, non sans quelque fatuité, que le Prophète l'avait épousée jeune et qu'elle était vierge. « Alors que le Prophète avait un peu tardé à venir la retrouver, elle lui demanda : "Où étais-tu aujourd'hui jusqu'à maintenant ? – Ô belle petite, répondit-il, j'étais avec Umm Salamah. – N'en as-tu pas assez d'Umm Salamah ?" continua-t-elle ; alors qu'il souriait sans répondre, elle ajouta : "Ô Envoyé de Dieu, dis-moi seulement ceci : si tu te trouvais entre les deux versants d'une vallée dont l'un n'a pas encore servi de pâture tandis que l'autre a déjà été brouté, sur lequel mènerais-tu paître ton troupeau ? – Sur celui qui n'a pas été brouté, répondit le Prophète. – C'est bien cela, dit-elle, et moi je ne suis pas comme tes autres épouses. Chacune d'elles a eu un mari avant toi, sauf moi". » Lorsque Mahomet avait épousé physiquement Aïcha, la fillette avait neuf ans et lui, déjà plus de cinquante. Elle le charmait au début par ses espiègleries. Il est vraisemblable que, consciente de son pouvoir de séduction, elle prit de plus en plus de libertés avec son époux et, comme elle avait une langue acérée, elle dépassait quelquefois les limites.

Le Prophète gardait un respect ému pour Khadîja sa première femme. Un jour, Aïcha lui aurait dit, d'après la tradition : « N'as-tu pas fini de louer une vieille édentée, alors que tu disposes maintenant de plusieurs femmes jeunes et belles ? » Le Prophète fut très choqué par l'impertinente gamine et lui répondit sévèrement : « Apprends qu'aucune de vous n'arrive à la cheville de Khadija. Au Paradis, elle sera la plus proche de moi et aura la prééminence sur vous toutes. »

Le collier d'onyx

Parmi les cadeaux que Mahomet avait offert à sa très jeune épouse Aïcha, il y avait un collier d'onyx auquel elle tenait beaucoup. Or ce collier faillit perturber non seulement la vie du couple mais aussi la paix de la communauté. Durant toutes ses campagnes, le Prophète tirait au sort parmi ses femmes. Celle dont la flèche sortait l'accompagnait. Dans une razzia contre les Banû al-Mustaliq, il avait emmené Aïcha dans une litière arrimée sur une chamelle. On déposait le palanquin par terre quand on s'arrêtait. Or, sur le chemin du retour, lors d'une halte, le palanquin fut descendu et Aïcha s'éloigna pour satisfaire un besoin naturel. Elle s'aperçut alors qu'elle avait égaré le collier qu'elle portait au cou et s'attarda pour le chercher. Pendant ce temps, le palanquin avait été replacé sur le chameau. Quand la jeune Aïcha retrouva son collier, elle constata que tout le monde était parti. Et voici qu'arriva un Bédouin, jeune et beau, Safwân qui la reconnut. Aïcha dira : « II avait l'habitude de me voir, avant que le voile ne nous fût prescrit. » Il fit monter l'épouse du Prophète derrière son chameau et ils rentrèrent à Médine. Les méchantes langues allaient bon train. Le Prophète lui-même doutait. Aïcha rapporte : « Quand il entrait chez moi, pendant que ma mère était là pour me soigner, il lui demandait : "Comment va celle-là ?" » Mais une révélation coranique intervint pour innocenter Aïcha (sourate 24, versets 2, 4, 13). Celle-ci, toute fière d'avoir attiré l'attention d'Allah lui-même, ne manquait pas d'ailleurs de s'en servir pour humilier ses rivales.

Zaynab

Allah se manifesta pour une autre épouse, Zaynab, femme de Zayd. Un jour, Mahomet alla rendre visite à Zayd, ignorant qu'à ce moment-là son fils adoptif était absent. Et le Prophète vit Zaynab en tenue légère. Malgré ses trente-cinq ans, elle était encore d'une beauté troublante. Il en tomba immédiatement amoureux. Zayd décida de la répudier. Mais épouser la femme de son fils adoptif, c'était commettre un inceste. Heureusement, une révélation tomba du ciel qui interdisait désormais l'adoption et l'autorisait à épouser Zaynab (sourate 33, verset 37).

Le jeune Mahomet de La Mecque, époux de Khadîja

Or ce Mahomet de Médine, à la tête d'un véritable harem, ne ressemble absolument pas au Mahomet de La Mecque qui, à vingt-cinq ans, avait été épousé par une femme de quinze ans plus âgée que lui et qui avait déjà été mariée deux fois. Khadîja était une veuve riche qui l'avait d'abord choisi comme intendant pour son commerce de caravanes avant de le faire demander en mariage. Elle dirigea et éduqua son jeune mari ; elle le soutint contre les attaques lorsque, devenu quadragénaire, il se mit à affirmer d'avoir des visions célestes. C'est elle qui alla consulter son cousin Waraqa ibn Nawfai, vraisemblablement un chrétien nestorien, pour le rassurer. Elle sut se montrer pour lui protectrice et maternelle. Mahomet lui garda toujours une grande reconnaissance : « Quand j'étais pauvre, elle m'a enrichi ; quand les autres m'accusaient de mensonges, elle crut en moi ; quand j'étais maudit par mon peuple, elle me resta fidèle et plus je souffris plus elle m'aima. » Pendant vingt-cinq années Mahomet fut un époux fidèle et respectueux.

Or la mort de Khadîja, en 619, opéra un véritable traumatisme dans la vie du Prophète. Il cessa dès lors d'être cet inspiré persécuté, moqué jusqu'à l'extrême dans sa vie privée, pour se transformer en chef de bande parfois sans pitié, opérant des razzias, multipliant les unions et n'hésitant pas à s'attribuer des captives de guerre comme butin.

Mansour Fahmy et la polygamie de Mahomet

L'Égyptien Mansour Fahmy, dans une thèse soutenue en 1913 à la Sorbonne sous la direction de Levy Bruhl, sur la condition de la femme dans l'islam, distingue dans la vie du Prophète de l'islam ces deux périodes conjugales totalement opposées. Fahmy, accusé d'avoir rédigé un travail sacrilège sous la houlette d'un « professeur juif » fut persécuté jusqu'à la fin de ses jours. Mais cet Égyptien courageux montre qu'à Médine l'attitude du Prophète est souvent en contradiction avec le Coran. La polygamie est permise (sourate 4, verset 3) mais lorsqu'Ali, son cousin et son gendre, époux de sa fille Fatima, veut, en vertu de ce verset, prendre une seconde épouse, le Prophète déclare en chaire : « Si Ali veut se remarier, qu'il divorce auparavant. Ma fille est une partie de moi-même. Ce qui lui fait mal me fait mal, ce qui la bouleverse me bouleverse. » En fait Mahomet réagit là en Arabe blessé dans son honneur de père. Il refuse à Ali la polygamie alors qu'il la pratique abondamment. Selon Fahmy, il s'attribuait des privilèges prophétiques, comme cette polygamie quasi illimitée, pour masquer qu'il n'était pas maître de ses inclinations. Pour se justifier, il disait avoir mangé d'un mets céleste que lui avait présenté l'ange Gabriel et avoir ressenti ensuite pour les femmes un désir et un amour exagérés (Ibn Saad, tome VIII). Les femmes pressentaient cette faiblesse de Mahomet. Aïcha a dit : « J'étais jalouse de mes co-épouses qui s'offraient d'elles-mêmes à l'Envoyé de Dieu et je disais : "Comment une femme s'offre-t-elle ainsi ? " Lorsque Allah le Très Haut révéla le verset (sourate 33, verset 51) "Tu peux donner de l'espoir (pour plus tard) à celles d'entre elles que tu voudras et celle que tu désires de nouveau après l'avoir négligée", je dis : "Je trouve que Allah a hâte de satisfaire tes désirs". »

Jalousies, scènes de ménage et réclusion

Mais la vérité, c'est que l'apôtre d'Allah n'arrivait pas à gérer neuf ménages différents, des femmes plus ou moins jalouses les unes des autres et qui ne cessaient d'ourdir des intrigues. Omar était souvent le témoin d'atroces scènes de ménage entre le Prophète et ses femmes qui, selon l'expression du père d'Hafsa, « le prenaient à la gorge ». Il déplorait d'autre part que les femmes du Prophète sortent non voilées le soir, pour satisfaire leurs besoins corporels du fait qu'il n'y avait pas de latrines dans les logements car il arrivait qu'elles soient importunées par des hommes peu recommandables. C'est pourquoi ce beau-père de Mahomet forçait son gendre à exiger de ses épouses plus d'obéissance, plus de discrétion vestimentaire, plus de réclusion. Il lui aurait dit : « Séquestre tes femmes ! » Chose troublante, une révélation était intervenue peu de temps après pour inciter les femmes à plus de tenue et de retenue (Coran, sourate 33, verset 59). Un jour, ce même Omar s'était rendu chez le Prophète. Dès que les femmes perçurent sa voix, elles se réfugièrent derrière un rideau. Le Prophète, secoué par le rire, dit : « Ô Omar, dès qu'elles ont entendu ta voix, elles ont disparu ! – Comment, s'exclama l'ombrageux Omar, vous avez peur de moi et pas du Prophète !". Cachée derrière le rideau, sa fille Hafsa lui dit : "Ô mon père, tu es plus dur que l'Envoyé de Dieu". »

Maria, la douce concubine chrétienne

Ce dernier était en fait d'un naturel timide. Or il dut affronter toutes ses femmes à la fois lorsqu'il tomba amoureux de Maria, la concubine chrétienne, frêle beauté à la chevelure bouclée. Il avait vraiment perdu tout sang-froid. On rapporte que, fou de jalousie, il aurait demandé à son cousin Ali d'aller tuer un copte envoyé d'Égypte pour servir la concubine. Il accusait le serviteur d'avoir eu des relations secrètes avec la belle esclave. Le copte n'eut la vie sauve que parce qu'il constata qu'il était eunuque ! À part cet épisode de jalousie due à la passion, la tradition parle bien peu de cette Maria. Elle fut à l'origine pourtant de la grave crise domestique qui amena le Prophète à se tenir éloigné de ses épouses un mois durant. Hafsa, la fille d'Omar, au retour d'une visite à ses parents, avait surpris le Prophète avec Maria dans son propre logement et le jour qui lui avait été réservé. Mahomet, très gêné, lui avait demandé de ne rien dire, mais elle s'était empressée de tout raconter à Aïcha. Et là l'orage avait éclaté. Pauvre Prophète qui s'était vu « attaqué » par la meute de ses femmes déchaînées contre l'étrangère, cette Égyptienne chrétienne si douce et si soumise. La violence des rivales était telle qu'il avait dû installer Maria dans une maisonnette indépendante sur les hauteurs de Médine. Mahomet vieillissant éprouvait une réelle passion amoureuse pour Maria. Le fait qu'elle ait été chrétienne était sans doute attirant pour le Prophète qui semble avoir été fasciné par Jésus et par sa mère Marie, symboles pour lui d'humilité et de douceur. Cette idylle lui avait fait oublier toutes ses femmes, entre lesquelles il devait le partage égal de ses jours et de ses nuits Comment osait-il préférer une concubine étrangère aux fières Arabes musulmanes ? Devant la violence de ses femmes et leur hostilité à Maria, il avait songé à les répudier toutes, d'autant plus qu'elles étaient, avec lui, stériles. La petite esclave copte avait réussi, elle, à lui donner un bel enfant à la peau douce, Ibrahim (Abraham) qui devait être le symbole de l'union des monothéismes. Malheureusement, voici que ce mignon bébé qu'il couvrait de baisers sur tout le corps et auquel il tenait comme à la prunelle de ses yeux, tombe malade et meurt. On est tenté de se demander si ce fut bien une mort naturelle car les femmes du Prophète, humiliées, incarnaient de multiples intérêts de clans, menacés par ce fils d'une esclave chrétienne ! Sur le désespoir du Prophète à la mort de son fils la tradition reste très pudique.

Un Prophète désinvolte…

Sur sa désinvolture vis-à-vis de ses femmes, la même tradition se montre en revanche prolixe. L'historien Tabari (838-923), persan avisé, rapporte dans ses Annales : « Aïcha se plaignit d'une migraine. Le Prophète déjà fort malade dit : "Ô Aïcha, ce serait à moi de me plaindre, non à toi. Si l'on aime quelqu'un on regrette de lui survivre. Puis quel mal y aurait-il, ô Aïcha, si tu mourais avant moi, si je t'ensevelissais, si je priais pour toi et te déposais dans la tombe ? " Et celle-ci de rétorquer : "Oui, tu veux, en revenant de mon enterrement, faire un nouveau mariage". » Le Prophète, nous dit Tabari, sourit en entendant cette réplique acerbe. Le Mahomet de Médine avait l'autorisation coranique de contracter autant de mariages qu'il voulait, aussi bien avec des épouses auxquelles on donne une dot, qu'avec « des esclaves qu'Allah a données par fait de guerre » ou avec des femmes croyantes qui se donnent au Prophète si ce dernier veut les prendre en mariage (sourate 33, verset 50). Mais cela ne semblait pas lui suffire si on comprend bien ce verset du Coran : « II n'est point licite à toi, Prophète, de prendre encore d'autres femmes en dehors de tes esclaves, ni de les changer contre d'autres épouses, fusses-tu ravi par leur beauté » (sourate 33, verset 52). Même Muhammad Hamidullah dans Le Prophète de l'islam voit là « un point de quelque complication » (sic). Il est vrai, d'après Aïcha, qu'en général elle s'efforce de « satisfaire sans retard les passions de son Prophète » ! Ainsi Mahomet, qui est déçu par ses nombreuses épouses stériles et qui avoue être un époux jaloux, ne peut qu'être comblé par la Révélation qui déclare d'abord que « ses épouses sont les mères des croyants » (sourate 6) et qui défend ensuite aux musulmans « d'épouser jamais ses épouses après lui » (sourate 33, verset 53).

…mais misogyne…

Loin d'être un Prophète féministe comme voudraient le faire croire les apologistes musulmans modernes, Mahomet était même parfois misogyne. Il trouvait au sexe faible moins d'intelligence et de piété, moins de capacité juridique aussi. Il ne faisait là que suivre ou précéder le Coran pour qui le témoignage d'un seul homme équivaut à celui de deux femmes (sourate 2, verset 282). C'est également le Coran (sourate 4, verset 34) qui commande de frapper les femmes si elles persistent dans l'indocilité. Mahomet avait interdit de les frapper mais Omar vint trouver le Prophète et lui dit : « Les femmes s'enhardissent vis-à-vis de leurs époux ». À ces propos le Prophète autorisa les hommes à frapper leurs femmes, tout en reconnaissant que les hommes qui font cela ne sont pas parmi les meilleurs.

…et sans aucune indulgence

Le Prophète de l'islam, même s'il était amateur de femmes, n'était pas particulièrement indulgent envers le sexe féminin ! Le Coran punit l'adultère de cent coups de fouet. Or Imrân Husayni raconte qu'une femme de la tribu de Juhayna vint trouver le Prophète, alors qu'elle était enceinte après avoir commis l'adultère. Elle lui dit : « Envoyé de Dieu j'ai transgressé un interdit. » L'Envoyé de Dieu fit appeler son tuteur et lui dit : « Montre-toi bienveillant envers elle et quand elle aura accouché ramène-la moi. » Celui-ci fit ce qui lui avait été demandé et le Prophète ordonna d'attacher la femme avec ses habits ; puis il la fit lapider et dirigea la prière mortuaire. Dans l'Évangile, Jésus évita la lapidation de la femme adultère en posant une condition impossible à ceux qui voulaient appliquer la loi juive de la lapidation : « Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre. » Et tous de se retirer, les plus âgés en premier. Jésus dit à la femme : « Va et ne pèche plus ! » Mais Mahomet, lui, ne pardonna pas à la femme adultère. Il faut la foi des musulmans pour voir dans cette punition de la femme fornicatrice autre chose qu'une mise à mort inacceptable pour une conscience moderne.

Anne-Marie Delcambre

Mai 2002

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2 juin 2015 2 02 /06 /juin /2015 14:32
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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 20:44
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